Francophonies minoritaires au Canada. L'état des lieux
Année :
2000
Auteur(e) :
Volume et numéro :
, 70
Collection :
, 1
Revue :
, University of Toronto Quarterly
Pages :
, 102
Résumé
Toutes les photos finissent-elles par se ressembler? réunit les «Actes du forum sur la situation des arts au Canada français» qui s'est tenu à Sudbury en juin 1998; il est en cela représentatif, lui aussi, des ouvrages d'introspections collectives qui se publient régulièrement dans les minorités francophones. Impossible de rendre compte ici de la richesse et de la variété des interventions - conférences, tables rondes, débats et commentaires - qui forment la matière de ce livre stimulant. Certains des praticiens les plus en vue de la culture au Canada français - J. R. Leveille, Pierre Raphael Pelletier, Herménégilde Chiasson, pour ne nommer que les plus connus - côtoient des universitaires et des «intervenants» gouvernementaux dans une grande réflexion commune sur les aléas de la pratique des arts dans un contexte difficile. Un grand nombre de questions sont abordées: la nécessité de l'art et le rôle de la critique dans une société minoritaire, les problèmes de diffusion, les rapports entre l'artiste et la communauté, etc. Il ressort de ce portrait de groupe une image extrêmement dynamique; malgré les obstacles de tous ordres qu'ils rencontrent, les créateurs qui œuvrent dans les «chefs-lieux» de la francophonie continentale font souvent preuve d'enthousiasme et démontrent une connaissance approfondie de leurs pratiques respectives: «Je crois que l'art, par essence, ne peut être qu'une expression individuelle. Dans un contexte minoritaire, c'est parfois difficile à assumer», écrit par exemple Brigitte Haentjens, qui joua longtemps dans les troupes de théâtre «engage» de l'Ontario français. Leurs difficultés, au fond, ressemblent à celles des artistes québécois qui vivent hors des deux grands centres que sont Québec et Montréal. Ces derniers auraient d'ailleurs tout intérêt à lire ce recueil de textes; qui sait? peut-être y découvriront-ils des solutions originales à des problèmes similaires aux leurs. (MARCEL OLSCAMP)
Sur ce plan, l'Ontario représente un laboratoire linguistique et social de premier ordre, et nombreux sont les universitaires qui, récemment, se sont donne pour mission d'examiner les populations francophones ontariennes sous toutes leurs coutures. On peut signaler, pour mémoire, l'essai de Roger Bernard, Le Canada français: entre mythe et utopie (Ottawa, Le Nordir, 1998, voir ma recension de cet ouvrage: «L'Ontario français en question», Spirale, n[Symbol Not Transcribed] [degree] 169, novembre-décembre 1999: 27), qui s'intéressait principalement aux conditions de survie de la langue française en Ontario. C'est un objectif similaire que poursuit l'équipe réunie par Normand Labrie et Gilles Forlot dans L'enjeu de la langue en Ontario français. Les neuf études que compte cet essai collectif relèvent de la sociolinguistique «appliquée» et sont donc basées sur des données factuelles et des enquêtes sur le terrain. Charles Castonguay, par exemple, se penche sur l' «Évolution démographique des Franco-Ontariens entre 1971 et 1991», tandis que Claudine Moise cherche à montrer, à partir d'un sondage réalisé dans la région de Sudbury, comment le lien avec la famille et les origines conduit les Franco-Ontariens à adopter «une façon d'être en français qui dépasse finalement la langue elle-même». Diane Gérin-Lajoie et Normand Labrie se livrent quant à eux à une interprétation des résultats de tests de lecture et d'écriture administrées en 1993 et 1994 a de jeunes de l'Ontario; mine de rien, cette analyse en apparence très «pointue» permet de soulever des questions socialement très pertinentes sur l'éducation en milieu minoritaire, les classes sociales et les normes linguistiques en vigueur. D'autres se penchent sur le comportement linguistique des Français émigrés à Toronto (Gilles Forlot) ou sur le double système ontarien des écoles de langue française et d'immersion (Laurent Gajo).
Sur ce plan, l'Ontario représente un laboratoire linguistique et social de premier ordre, et nombreux sont les universitaires qui, récemment, se sont donne pour mission d'examiner les populations francophones ontariennes sous toutes leurs coutures. On peut signaler, pour mémoire, l'essai de Roger Bernard, Le Canada français: entre mythe et utopie (Ottawa, Le Nordir, 1998, voir ma recension de cet ouvrage: «L'Ontario français en question», Spirale, n[Symbol Not Transcribed] [degree] 169, novembre-décembre 1999: 27), qui s'intéressait principalement aux conditions de survie de la langue française en Ontario. C'est un objectif similaire que poursuit l'équipe réunie par Normand Labrie et Gilles Forlot dans L'enjeu de la langue en Ontario français. Les neuf études que compte cet essai collectif relèvent de la sociolinguistique «appliquée» et sont donc basées sur des données factuelles et des enquêtes sur le terrain. Charles Castonguay, par exemple, se penche sur l' «Évolution démographique des Franco-Ontariens entre 1971 et 1991», tandis que Claudine Moise cherche à montrer, à partir d'un sondage réalisé dans la région de Sudbury, comment le lien avec la famille et les origines conduit les Franco-Ontariens à adopter «une façon d'être en français qui dépasse finalement la langue elle-même». Diane Gérin-Lajoie et Normand Labrie se livrent quant à eux à une interprétation des résultats de tests de lecture et d'écriture administrées en 1993 et 1994 a de jeunes de l'Ontario; mine de rien, cette analyse en apparence très «pointue» permet de soulever des questions socialement très pertinentes sur l'éducation en milieu minoritaire, les classes sociales et les normes linguistiques en vigueur. D'autres se penchent sur le comportement linguistique des Français émigrés à Toronto (Gilles Forlot) ou sur le double système ontarien des écoles de langue française et d'immersion (Laurent Gajo).
Thème :
CanadaFrancophonesMinorités linguistiques
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