L'ICRML :
le carrefour national de la recherche sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire
header-sec-72x.jpg

Appel préliminaire à communications

Patrimoine, mémoire et vitalité des communautés linguistiques en situation minoritaire : avancées en recherche, meilleures pratiques et approches critiques

Mai 2020
88e congrès de l’Acfas
Sherbrooke, Québec

king street

Image : King Street et East Sherbrooke bridge, Sherbrooke, Qc., Montréal : Montréal Import Co.,[190-?] (BAnQ)


Une fois de plus, le Réseau de recherche sur les communautés québécoises d’expression anglaise (QUESCREN) et l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML) coorganisent un colloque pendant le Congrès annuel de l’ACFAS. Celui-ci s’intitule Patrimoine, mémoire et vitalité des communautés linguistiques en situation minoritaire : avancées en recherche, meilleures pratiques et approches critiques. Notre colloque se déroulera sur deux jours (dates à confirmer) lors du congrès de l'Acfas qui se tiendra du 4 au 8 mai 2020.

Si vous souhaitez y prendre part, veuillez nous le faire savoir en remplissant ce formulaire en ligne avant le lundi 28 octobre 2019. Vous trouverez plus de précisions ci-dessous. Nous vous enverrons l’appel à communications officiel dans les prochains mois, une fois que l’ACFAS aura accepté notre proposition de colloque.

Historique
Fondée en 1923, l’ACFAS est une OBNL qui organise un congrès annuel pour promouvoir la science en français. Les Congrès de l’ACFAS (Association francophone pour le savoir) regroupent des dizaines de colloques sur des sujets précis, dont le nôtre. Le prochain congrès aura lieu du 4 au 8 mai 2020 à Sherbrooke, à l’Université Bishop’s et à l’Université de Sherbrooke. Vous trouverez plus d’information sur le congrès ici.
Les années précédentes, QUESCREN et l’ICRML ont organisé, chacun ou conjointement, plusieurs colloques dans le cadre du Congrès de l’ACFAS. Vous pouvez en apprendre davantage sur les colloques passés du QUESCREN ici et sur ceux de l’ICRML Patrick Donovan. Lors de ces événements multidisciplinaires, différents sujets sont abordés ayant trait aux communautés minoritaires de langue officielle du Canada, à savoir, les communautés d’expression anglaise du Québec et les communautés francophones hors Québec. Ces colloques réunissent des chercheurs travaillant au sein des universités et collèges, des services gouvernementaux et des groupes communautaires ainsi que des praticiens communautaires, partenaires de nos recherches. Ensemble, ils partagent des connaissances issues de résultats de recherches et d’études de cas sur les pratiques communautaires, et discutent des réalités des communautés minoritaires de langue officielle du Canada.

Le colloque 2020

Coorganisation
Patrick Donovan et Lorraine O’Donnell de QUESCREN ainsi qu’Anne Robineau de l’ICRML coorganisent le colloque 2020.

Titre
Patrimoine, mémoire et vitalité des communautés linguistiques en situation minoritaire : avancées en recherche, meilleures pratiques et approches critiques

Description
Ce colloque propose d’explorer les liens entre le patrimoine, la mémoire et la vitalité chez les communautés linguistiques en situation minoritaire au Canada et ailleurs dans le monde.
L’un des objectifs vise à faire état du rôle de la mémoire dans les communautés en situation minoritaire, à travers des études de cas de pratiques qui mettent en relief certains éléments du passé de ces communautés. Comment se souvient-on aujourd’hui? Quel passé construisent les communautés en situation minoritaire? Comment le font-elles? Quelles influences les rapports sociaux au sein des communautés et avec la majorité sont-elles exercées dans cette construction du passé? Quels rapports les communautés en situation minoritaire entretiennent-elles avec leurs passés et comment ces rapports participent-ils à l’épanouissement de ces communautés au présent? Ce colloque s’intéressera aux pratiques et aux lieux qui participent à la transmission d’une mémoire et de l’histoire des communautés à différentes échelles : locale, régionale, nationale, voire internationale.

Nous souhaitons également entamer une réflexion sur la manière dont les groupes et les individus issus de ces communautés s’approprient les notions de patrimoine et d’histoire dans leurs discours et dans leurs pratiques. À travers l’analyse des discours et de différentes pratiques patrimoniales, nous tenterons de comprendre comment s’articule la construction d’une mémoire collective qui participerait à la vitalité des communautés linguistiques (Giles, Bourhis et Taylor) en situation minoritaire. Qu’en est-il du lien entre patrimoine et histoire? Lowenthal fait ressortir les tensions entre la discipline historique, qui se veut objective et désintéressée, et le patrimoine, qui vise à informer le présent : « We use heritage to improve the past, making it better (or worse) by modern lights ».

Nous nous intéressons, entre autres, à la marchandisation du patrimoine et des activités de mémoire des communautés minoritaires. Comment le passé se traduit-il en une industrie touristique et en des produits touristiques (musées, expositions, visites guidées)? Quel est l'impact économique de ces activités et dans quelle mesure, le cas échéant, la « crédibilité scientifique » (Goulding) est-elle sacrifiée? Qu'est-ce que « l'industrie du patrimoine » en milieu linguistique minoritaire et quels sont les possibilités et les risques qu'elle présente? Compte tenu des enjeux culturels et économiques, comment un dialogue ouvert sur les forces et les faiblesses de ces passés construits peut-il avoir lieu?

Ce colloque se veut interdisciplinaire et encourage les approches critiques des concepts de patrimoine, de mémoire et de vitalité appliqués aux minorités linguistiques et les recherches empiriques sur cette thématique. Par exemple, la protection du patrimoine matériel, puis immatériel (appuyée par plusieurs conventions successives de l’UNESCO), a considérablement élargi les possibilités d’inventaire du patrimoine et diversifié les actions visant à le protéger. Même si la Convention de 2003 n’a pas été ratifiée par le Canada, cette définition du patrimoine immatériel a été largement reprise et interprétée par des groupes, des associations et des individus travaillant à la protection du patrimoine au sein des minorités linguistiques, notamment parce qu’elle a renforcé et réaffirmé des pratiques existantes. La notion de patrimoine est facilement associée à celle de mémoire collective qui renvoie aux processus suivant lesquels se construisent des représentations sociales, des symboles autour de personnages et de faits marquants caractéristiques de l’histoire d’une collectivité. Ashworth et al. (2007) envisagent le patrimoine comme le fait d’utiliser le passé comme des ressources culturelles, politiques et économiques pour le temps présent. Ces processus, parce qu’ils génèrent des discours dans l’espace public et mobilisent des acteurs sur la sélection des différentes composantes (matériel ou immatériel) du patrimoine à conserver d’une communauté, peuvent avoir un impact sur la vitalité de cette dernière. Dans un contexte de pluralité culturelle, voire de cosmopolitisme qui touchent aussi les communautés linguistiques en situation minoritaire, il est intéressant de s’interroger sur l’évolution des pratiques patrimoniales et des discours sur le patrimoine intégrant de nouvelles perspectives et de nouveaux groupes participant à la vitalité des communautés.

Les thèmes suivants pourraient être explorés

  • Pratiques patrimoniales, construction de la mémoire et vitalité des communautés minoritaires (par exemple, construction d’identités et de communautés et promotion du développement économique)
  • Meilleures pratiques en matière d’initiatives patrimoniales dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire
  • Intégration de l’histoire des minorités dans le programme scolaire; comment les groupes de langue minoritaire établissent-ils des liens entre leur histoire et les récits de l’histoire du groupe majoritaire
  • Opposition entre les démarches historiques « amateur » et « professionnelle » (du milieu universitaire)
  • Activités patrimoniales (par exemple, tourisme, festivals, expositions, etc.) et développement économique
  • Réseautage entre organismes de promotion du patrimoine des CLOSM, centres d’histoire et centres d’archives
  • Archives des groupes communautaires et mémoire organisationnelle
  • Cosmopolitisme et passage des récits historiques collectifs aux récits individualistes
  • « Folklorisation », « performances culturelles » et « marchandisation de la culture » : Que révèlent ces concepts essentiels à propos du patrimoine et des pratiques de mémoire des CLOSM?
Références
Ashworth, Gregory, Brian Graham et John Tunbridge. Pluralising Pasts: Heritage, Identity and Place in Multicultural Societies. Londres : Pluto Press, 2007.

Charbonneau, André et Laurier Turgeon (dir.). Patrimoines et identités en Amérique française. Québec : Presses de l’Université Laval, 2010.

Giles, Howard, Richard Y. Bourhis et Donald Taylor. « Towards a theory of language in ethnic group relations ». Dans H. Giles (dir.), Language, ethnicity and inter-group relations, pp. 307-348. Londres : Academic Press, 1977.

Goulding, Christina. « The commodification of the past, postmodern pastiche, and the search for authentic experiences at contemporary heritage attractions ». European Journal of Marketing, Vol. 34 No. 7 (2000), pp. 835-853.

Heinich, Nathalie. La Fabrique du patrimoine: De la cathédrale à la petite cuillère. Paris : Les Editions de la MSH, 2009.

Landry, Michelle, Martin Pâquet, et Anne Gilbert, (dir.). Mémoires et mobilisations. CEFAN. Québec : Presses de l’Université Laval, 2015.

Lowenthal, David. The Heritage Crusade and the Spoils of History. Cambridge : Cambridge University Press, 1998.

Nora, Pierre. Les Lieux de mémoire. Bibliothèque illustrée des histoires. Paris : Gallimard, 1984.

Pâquet, Martin, et Stéphane Savard. Balises et références. Culture française d’Amérique. Québec : Presses de l’Université Laval, 2007.

Roberge, Martine (dir.). Valoriser la culture francophone: des stratégies communautaires et identitaires Informations. Québec : Presses de l’Université Laval, 2016.

Votre éventuelle participation au colloque 2020
Nous élaborons actuellement notre proposition de colloque 2020 qui sera envoyée à l’ACFAS en novembre, et nous avons besoin des noms de plusieurs participants potentiels.
Voudriez-vous prendre part à ce colloque? Aimeriez-vous présenter une communication ou organiser un débat sur un sujet en particulier? Souhaiteriez-vous organiser une table ronde?
Faites-le-nous en remplissant ce formulaire en ligne avant le lundi 28 octobre 2019. Vous devrez fournir les renseignements suivants :

  • Votre nom et votre fonction
  • La nature de votre participation potentielle : présentation individuelle (communication) ou séance (groupe de présentations, table ronde ou atelier)
  • Titre provisoire

Au sujet de l’appel à communications officiel (hiver 2019-2020)
Si le comité organisateur de l’ACFAS retient votre proposition, nous vous enverrons un appel à communications officiel fin décembre 2019 ou début janvier 2020. Un comité scientifique évaluera alors chacune des propositions en vue de les intégrer à la programmation.

Remarque sur la langue de notre colloque
Les propositions et les présentations peuvent être faites en français ou en anglais. Veuillez noter, toutefois, que même si notre colloque dans le cadre du congrès de l'Acfas sera bilingue, l'Acfas elle-même est une association savante de langue française et son congrès annuel se déroule en français. Les organisateurs du colloque seront heureux d’aider les présentateurs anglophones avec l'inscription au congrès et la traduction vers le français des documents écrits.

Nos partenaires communautaires
Nous sommes heureux d'avoir le Centre de ressources des Cantons-de-l'Est et l'Association Townshippers comme partenaires communautaires pour cet événement. L’ICRML et le QUESCREN reconnaissent l’appui du gouvernement du Canada. du gouvernement du Québec et de l'Université Concordia.

wordmark C.png
quescren  
Quebec
concordia