Appel à communications - Colloque Quescren à l'ACFAS
Description
Selon une vision courante de l’histoire récente du Québec, une classe « patronale » anglophone unilingue y dirigeait une classe ouvrière francophone sous-payée.
Certains aspects de ce modèle cadrent bel et bien avec le passé, surtout dans certaines « villes de compagnie », ou villes industrielles planifiées, de la province. En effet, à compter du milieu des années 1800, des anglophones ont planifié et établi plusieurs collectivités dans toute la province, dont Arvida, Shawinigan Falls, Asbestos et Témiscaming. L’élite de ces endroits vivait souvent dans de chics « quartiers des Anglais » et fréquentait rarement ses voisins principalement francophones.
Toutefois, en examinant de plus près ces lieux ainsi que d’autres villes de compagnie, on s’aperçoit que la trame narrative de la dominance des anglophones manque de nuance. En fait, des anglophones de toutes les classes étaient présents dans ces communautés dès leurs débuts. Plusieurs francophones dirigeaient des industries importantes comme, par exemple, la grande usine de papier de Chicoutimi. Enfin, lorsqu’on regarde les anciennes villes de compagnie aujourd’hui, on s’aperçoit que les inégalités économiques d’autrefois se sont résorbées, voire inversées. Par exemple, les quelque 1 550 anglophones qui habitent Saguenay aujourd’hui présentent un taux de chômage plus élevé que les francophones et de faibles indicateurs de vitalité communautaire.
Notre colloque, intitulé « Le "boss anglais" et les villes de compagnie : Les Québécois d’expression anglaise et l’économie industrielle d’hier et d’aujourd’hui » nous emmène à Saguenay, agglomération dont la croissance a reposé en partie sur ce modèle d’aménagement. Deux importantes villes d’entreprise planifiées y ont été établies : celle de Kénogami, implantée par la Price Brothers en 1910, et celle d’Arvida, construite par l’Aluminum Company of America (Alcoa) en 1926. Cette dernière, qui a longtemps été dotée de la plus grande aluminerie du monde, fait l’objet d’une campagne de promotion en vue d’une éventuelle inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les présentations porteront sur les mythes et réalités concernant les villes d’entreprise québécoises, les conséquences de cet héritage et son l’influence sur les relations ethnolinguistiques au Québec à l’heure actuelle, ainsi que les réalités d’aujourd’hui dans ces collectivités. Nous planifions également une visite commentée d’Arvida et de Kénogami et une table ronde à laquelle prendront part des leaders communautaires anglophones de la région.
Ce colloque multidisciplinaire abordera les questions démographiques, socioéconomiques, historiques, culturelles et autres liées à l’implication de la communauté d’expression anglaise au Québec dans l’économie industrielle. Les thèmes suivants pourraient être explorés (cette liste n’est pas restrictive):
Pour plus d'informations : http://www.concordia.ca/artsci/eapc/quescren/activites/CFPAcfasFR.html
Date limite : 18 janvier 2018
Selon une vision courante de l’histoire récente du Québec, une classe « patronale » anglophone unilingue y dirigeait une classe ouvrière francophone sous-payée.
Certains aspects de ce modèle cadrent bel et bien avec le passé, surtout dans certaines « villes de compagnie », ou villes industrielles planifiées, de la province. En effet, à compter du milieu des années 1800, des anglophones ont planifié et établi plusieurs collectivités dans toute la province, dont Arvida, Shawinigan Falls, Asbestos et Témiscaming. L’élite de ces endroits vivait souvent dans de chics « quartiers des Anglais » et fréquentait rarement ses voisins principalement francophones.
Toutefois, en examinant de plus près ces lieux ainsi que d’autres villes de compagnie, on s’aperçoit que la trame narrative de la dominance des anglophones manque de nuance. En fait, des anglophones de toutes les classes étaient présents dans ces communautés dès leurs débuts. Plusieurs francophones dirigeaient des industries importantes comme, par exemple, la grande usine de papier de Chicoutimi. Enfin, lorsqu’on regarde les anciennes villes de compagnie aujourd’hui, on s’aperçoit que les inégalités économiques d’autrefois se sont résorbées, voire inversées. Par exemple, les quelque 1 550 anglophones qui habitent Saguenay aujourd’hui présentent un taux de chômage plus élevé que les francophones et de faibles indicateurs de vitalité communautaire.
Notre colloque, intitulé « Le "boss anglais" et les villes de compagnie : Les Québécois d’expression anglaise et l’économie industrielle d’hier et d’aujourd’hui » nous emmène à Saguenay, agglomération dont la croissance a reposé en partie sur ce modèle d’aménagement. Deux importantes villes d’entreprise planifiées y ont été établies : celle de Kénogami, implantée par la Price Brothers en 1910, et celle d’Arvida, construite par l’Aluminum Company of America (Alcoa) en 1926. Cette dernière, qui a longtemps été dotée de la plus grande aluminerie du monde, fait l’objet d’une campagne de promotion en vue d’une éventuelle inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les présentations porteront sur les mythes et réalités concernant les villes d’entreprise québécoises, les conséquences de cet héritage et son l’influence sur les relations ethnolinguistiques au Québec à l’heure actuelle, ainsi que les réalités d’aujourd’hui dans ces collectivités. Nous planifions également une visite commentée d’Arvida et de Kénogami et une table ronde à laquelle prendront part des leaders communautaires anglophones de la région.
Ce colloque multidisciplinaire abordera les questions démographiques, socioéconomiques, historiques, culturelles et autres liées à l’implication de la communauté d’expression anglaise au Québec dans l’économie industrielle. Les thèmes suivants pourraient être explorés (cette liste n’est pas restrictive):
- La situation socio-économique des communautés d’expression anglaise au Québec : chômage et pauvreté à travers le temps
- Représentations du « Boss Anglais » dans l’histoire économique du Québec : mythes et réalités
- Culture, idéologie et discours politique en lien avec le « boss anglais » et les villes industrielles planifiées au Québec
- Histoire des villes industrielles planifiées au Québec
- Enjeux de développement régional et urbain
- Urbanisme, architecture, et ségrégation linguistique dans les villes industrielles planifiées
- Approches comparatives avec les villes industrielles planifiées hors-Québec
- Arvida, Québec, en tant que site du patrimoine mondial
Pour plus d'informations : http://www.concordia.ca/artsci/eapc/quescren/activites/CFPAcfasFR.html
Date limite : 18 janvier 2018