Les verbes a particule (VPART) dans une variete de français acadien, le chiac
Année :
2008
Auteur(e) :
Maison d'édition :
, Université de Moncton
Résumé
Le verbe à particule (VPART), comme dans l'exemple ' je dozais off' ou "je somnolais", est une construction très répandue en anglais et très présente dans le chiac, une variété de français acadien parlée dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Dans la plupart des cas, il s'agit d'un phénomène où on emprunte un verbe anglais et où on lui impose la flexion française des verbes du premier groupe ('dozer'), avant de lui associer une particule anglaise ('off'). Si beaucoup d'anglophones se moquent du chiac à cause de son caractère mélangé, beaucoup de francophones le méprisent, ce qui décourage souvent qu'on le prenne au sérieux. Cependant, la présente recherche démontrera que sur ce terrain linguistique on fait plus que simplement repeindre de l'anglais sous une couche de français. Les locuteurs chiac sont innovateurs. On cherchait à savoir si l'emploi de cette construction en chiac était pareil à son emploi en anglais. Pour ce faire, on décrit son comportement en anglais et on fait un survol de la littérature pertinente qui traite le français en situation de contact et le français acadien. Par la suite, on compare ces idées avec notre matière première, une série de 61 occurrences de VPART repérée dans des corpus d'oral transcrit des parlers acadiens. Notre comparaison entre le chiac et l'anglais nous a permis de voir de fortes ressemblances entre les deux contextes. En chiac comme en anglais, on commence avec un verbe dc mouvement et on lui associe une particule qui est, pour la plupart, homophone avec une préposition, qui rentre en relation proche avec le verbe et qui se manifestent dans des phénomènes tels que la dérivation. Par la suite, on a examiné le comportement de ces VPART sur les plans de la morphologie, de la syntaxe et de la sémantique. Dans la morphologie des VPART chiac, la tendance très régulière est d'attacher la flexion au verbe ('dozer off'), au lieu de le faire à la particule ('doze offer '), ou à toute la structure ('dozeoffer'). Cependant, le corpus révèle l'occurrence 'lay offée' à deux reprises. Cette même graphie s'est déjà vue dans la recherche du français d'Ontario et on en a rencontré d'autres exemples de façon anecdotique. Basé sur Young (2000), on soupçonne l'éventuelle multiplication de ces formes, comme étape naturelle, au fur et à mesure que la construction s'intègre dans la langue. Le comportement syntaxique des VPART chiac suit de près celui de l'anglais sauf sur le plan de la transitivité où l'anglais est plus flexible et permet souvent de placer l'objet entre le verbe et la particule. Il y a beaucoup de ressemblances entre le rôle sémantique de la particule en chias et en anglais: les valeurs sémantiques directionnelle, aspectuelle et idiomatique, l'apport aspectuel d'un sens terminatif, qui fait passer un verbe d'une activité à un accomplissement, et la possibilité pour une particule donnée d'avoir chacune des trois valeurs, selon le verbe et l'ensemble des autres éléments de la phrase. Cependant, on était étonné de voir deux VPART s'employer sans la particule habituelle tout en gardant le même sens, parce qu'en anglais la même opération occasionne un changement de classe sémantique. La formalisation de ces informations dans le logiciel NooJ contribue à la description informatisée des parlers acadiens spécifiquement et au traitement automatique de textes d'oral transcrit de manière plus générale.
Thème :
AcadieFrancophonesLinguistique
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