Cuisine et identité culturelle : discours et représentations chez des écrivains franco-canadiens et métis d'ascendance française contemporains
Année :
2008
Auteur(e) :
Volume et numéro :
, 20 (1-2)
Revue :
, Cahiers franco-canadiens de l'Ouest
Pages :
, 33-54
Résumé
Dans cet article, Pamela V. Sing s’intéresse à une écriture révélatrice de l’importance du lien entre la langue maternelle ou ancestrale et l’identité, et ce, même chez ceux dont les pratiques linguistiques sont hautement diglossiques. Les trois écrivains dont il est question ici, Paulette Dubé, Sharon Proulx-Turner et Joe Welsh, ont des liens avec les Franco-Métis du XIXe siècle dont la culture et les pratiques ont subi une cruelle stigmatisation dès 1885, l’année de la défaite des Métis à la bataille de Batoche, suivie de la mise à mort de Louis Riel, condamné pour haute trahison. Pendant presque un siècle, celui du «Grand Silence», ils ont constitué le «peuple oublié du Canada», et lorsqu’ils sont retournés sur la scène publique, c’était en tant qu’anglophones pour qui bien des pratiques culturelles ancestrales avaient été oubliées. Aujourd’hui, les écrivains d’ascendance franco-métisse pratiquent une écriture qui, en se rappelant certains aspects de leur patrimoine, subvertit les stéréotypes réducteurs et dévalorisants dont les leurs sont victimes depuis longtemps. Il en résulte, entre autres, un discours culinaire dont le fonctionnement consiste à transformer une pratique culturelle en code culturel. Comme la remémoration de mets traditionnels fait presque inévitablement appel à la langue ancestrale, on a affaire à des textes hybrides écrits principalement en anglais, mais où viennent surgir des bribes dans une langue première dont le souvenir est aussi indestructible qu’il est imparfait. Il s’agit d’une écriture «bi-langue» étonnamment poétique, innovatrice et traditionnelle en même temps. In this article, Pamela V. Sing examines writing that brings forth the importance of the connection between one’s native or ancestral language and identity, even in speakers whose use of language is highly diglossic. The three writers studied here—Paulette Dubé, Sharon Proulx-Turner, and Joe Welsh—are historically linked with Western Canada’s 19th-century Franco-Métis, whose culture and mores were subjected to harsh stigmatization beginning in 1885, the year in which the Métis were defeated at the Battle of Batoche and Louis Riel was put to death, having been convicted of high treason. For nearly a century—the years of the “great silence“—the Métis were Canada’s forgotten people, and when they returned to public life, it was as English-speakers, for whom many of the ancestral traditions that defined their culture had slipped into oblivion. Contemporary writers of Franco-Métis ancestry engage in writing that, by recalling certain aspects of their heritage, subverts the reductive and demeaning stereotypes that have been inflicted on the Métis people for many long years. One manifestation of this trend is a culinary discourse that functions by transforming a cultural practice into a cultural code. Because the recollection of traditional dishes almost inevitably calls on words from the ancestral language, the resulting writings are hybrid texts, written primarily in English, but interspersed with tidbits of a primordial language that is both unforgettable and imperfectly remembered. The resulting writing is a meeting of two languages that is astonishingly poetic, innovative and traditional all at once.
Thème :
FrancophonesIdentité culturelleLittérature
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