Canada's official languages
Année :
2003
Auteur(e) :
Volume et numéro :
, Canadian Issues / Thèmes Canadiens
Pages :
, 10-12
Résumé
Cornerstone and guarantee for managing Canadian diversity/Les langues officielles du Canada : la pierre angulaire et la garantie de la gestion de la diversité canadienne.
Le politologue Will Kymlicka estime que l'un des atouts de la démocratie canadienne est le fait que nous reconnaissons des droits collectifs. Le Canada n'aurait probablement jamais vu le jour sans la négociation d'un compromis réussi entre l'anglais et le français. La notion de droits collectifs est au codeur même de notre fédération, et les Canadiens ont appris que, pour respecter les droits des personnes, il faut également tenir compte des groupes auxquels ces personnes appartiennent. Un autre politologue, Charles Taylor fait valoir de façon très convaincante que le fait de conférer des droits à une personne peut ne pas donner grand chose si la culture et la langue de cette personne sont rejetées. Dans son célèbre article intitulé The Politics of Recognition, M. Taylor explique clairement que la reconnaissance d'une personne dépend de la reconnaissance collective des groupes auxquels elle appartient. Le Canada a eu la grande chance de prendre conscience dès le début des liens étroits entre la reconnaissance individuelle et la reconnaissance collective. Une grande partie de la diversité du Canada est le résultat de l'immigration. C'est pourquoi il est important de rappeler que, en juin 2002, une nouvelle loi sur l'immigration est entrée en vigueur. Elle signalait la plus importante transformation de nos politiques d'immigration depuis 25 ans. [Je] suis heureuse de constater que la nouvelle loi concrétise beaucoup des recommandations que j'avais proposées au Parlement et au ministre de l'Immigration. Pour la toute première fois, le gouvernement du Canada s'engage explicitement à soutenir l'épanouissement et le développement des communautés minoritaires de langue officielle du Canada par l'entremise de l'immigration. Le Canada a besoin d'immigrants, mais il doit également s'assurer que les Canadiens de langue française et de langue anglaise profitent équitablement de leur arrivée. Malheureusement, la balance penche actuellement beaucoup plus d'un côté. Il y a un grand nombre d'immigrants au sein de la population anglophone: un anglophone sur cinq est né à l'étranger. En revanche, il n'y a pas beaucoup d'immigrants au sein de la population francophone: seul un francophone sur vingt est né à l'étranger. Cela s'applique aussi bien aux francophones du Québec qu'à ceux des autres provinces. Il faut cependant aussi noter que certaines communautés minoritaires anglophones du Québec rural ne reçoivent pas non plus leur juste proportion d'immigrants. La proportion d'immigrants anglophones qui s'établissent à l'extérieur de la région de Montréal a chuté de moitié au cours des quarante dernières années, passant de 36 p. cent à 18 p. cent. (5) Un autre exemple est celui de la République d'Irlande. Le gouvernement irlandais travaille fort à promouvoir et à protéger la langue irlandaise. Cette langue historique et nationale est intimement liée à l'identité irlandaise mais n'est parlée que par 5 p. 100 de la population. Le parlement irlandais débat d'un projet de loi sur l'égalité des langues officielles. Ce dernier fait la promotion de la langue irlandaise et accorde des droits linguistiques aux citoyens et citoyennes. L'Irlande va même un peu plus loin en proposant la création d'un poste de commissaire aux langues officielles. En fait, la loi proposée s'inspire grandement de la Loi sur les langues officielles du Canada et, bien que l'on en soit juste au début, il existe beaucoup de parallèles avec l'expérience canadienne. Lors d'un récent voyage, j'étais heureuse de pouvoir offrir quelques suggestions pratiques sur la mise en œuvre d'une loi linguistique qui s'appuient sur plus de trente années de bilinguisme officiel au Canada.
Le politologue Will Kymlicka estime que l'un des atouts de la démocratie canadienne est le fait que nous reconnaissons des droits collectifs. Le Canada n'aurait probablement jamais vu le jour sans la négociation d'un compromis réussi entre l'anglais et le français. La notion de droits collectifs est au codeur même de notre fédération, et les Canadiens ont appris que, pour respecter les droits des personnes, il faut également tenir compte des groupes auxquels ces personnes appartiennent. Un autre politologue, Charles Taylor fait valoir de façon très convaincante que le fait de conférer des droits à une personne peut ne pas donner grand chose si la culture et la langue de cette personne sont rejetées. Dans son célèbre article intitulé The Politics of Recognition, M. Taylor explique clairement que la reconnaissance d'une personne dépend de la reconnaissance collective des groupes auxquels elle appartient. Le Canada a eu la grande chance de prendre conscience dès le début des liens étroits entre la reconnaissance individuelle et la reconnaissance collective. Une grande partie de la diversité du Canada est le résultat de l'immigration. C'est pourquoi il est important de rappeler que, en juin 2002, une nouvelle loi sur l'immigration est entrée en vigueur. Elle signalait la plus importante transformation de nos politiques d'immigration depuis 25 ans. [Je] suis heureuse de constater que la nouvelle loi concrétise beaucoup des recommandations que j'avais proposées au Parlement et au ministre de l'Immigration. Pour la toute première fois, le gouvernement du Canada s'engage explicitement à soutenir l'épanouissement et le développement des communautés minoritaires de langue officielle du Canada par l'entremise de l'immigration. Le Canada a besoin d'immigrants, mais il doit également s'assurer que les Canadiens de langue française et de langue anglaise profitent équitablement de leur arrivée. Malheureusement, la balance penche actuellement beaucoup plus d'un côté. Il y a un grand nombre d'immigrants au sein de la population anglophone: un anglophone sur cinq est né à l'étranger. En revanche, il n'y a pas beaucoup d'immigrants au sein de la population francophone: seul un francophone sur vingt est né à l'étranger. Cela s'applique aussi bien aux francophones du Québec qu'à ceux des autres provinces. Il faut cependant aussi noter que certaines communautés minoritaires anglophones du Québec rural ne reçoivent pas non plus leur juste proportion d'immigrants. La proportion d'immigrants anglophones qui s'établissent à l'extérieur de la région de Montréal a chuté de moitié au cours des quarante dernières années, passant de 36 p. cent à 18 p. cent. (5) Un autre exemple est celui de la République d'Irlande. Le gouvernement irlandais travaille fort à promouvoir et à protéger la langue irlandaise. Cette langue historique et nationale est intimement liée à l'identité irlandaise mais n'est parlée que par 5 p. 100 de la population. Le parlement irlandais débat d'un projet de loi sur l'égalité des langues officielles. Ce dernier fait la promotion de la langue irlandaise et accorde des droits linguistiques aux citoyens et citoyennes. L'Irlande va même un peu plus loin en proposant la création d'un poste de commissaire aux langues officielles. En fait, la loi proposée s'inspire grandement de la Loi sur les langues officielles du Canada et, bien que l'on en soit juste au début, il existe beaucoup de parallèles avec l'expérience canadienne. Lors d'un récent voyage, j'étais heureuse de pouvoir offrir quelques suggestions pratiques sur la mise en œuvre d'une loi linguistique qui s'appuient sur plus de trente années de bilinguisme officiel au Canada.
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