Certaines circonstances : Équité et sensibilisation du système de soins de santé quant aux besoins des populations minoritaires et marginalisées
Année :
2000
Auteur(e) :
Résumé
Le symposium qui s'est déroulé le 24 novembre 2000 réunissait divers membres d'institutions et d'établissements de santé ainsi que d'ordres professionnels. La rencontre avait pour objectif d'examiner les enjeux relatifs à l'interprétation en milieu social et de consolider les liens entre les divers acteurs concernés. La conférencière invitée était Madame Sarah Bowen qui reprenait les grandes lignes du document Aspects méthodologiques et politiques de l'évaluation des services d'interprétation et d'accès linguistique en milieu médical.
La diversité culturelle, ethnique et linguistique est importante au Canada. Par ailleurs, on estime à 2 % le nombre de personnes ne parlant aucune des langues officielles. Il peut s'agir de personnes sourdes, autochtones ou immigrantes. Cette barrière linguistique et culturelle a des conséquences majeures sur l'accessibilité et la qualité des services de santé. Elle conduit entre autres à l'isolement des individus, à des erreurs de diagnostic et à des traitements inappropriés. Elle se traduit aussi par une diminution de la compréhension et de l'observance du traitement de la part du patient, par une mauvaise utilisation des ressources et finalement par des coûts supplémentaires.
Une des solutions pour assurer un service équitable à tous consiste à engager un interprète afin de faciliter la communication entre le soignant et le soigné. Cependant, la qualité de l'interprète a elle aussi une incidence sur la qualité des soins. C'est pourquoi les institutions comme la Régie régionale de Montréal-Centre préconisent le recours à des interprètes formels, soit des professionnels de l'interprétation qui possèdent une formation adéquate. En effet, l'utilisation d'interprètes informels (bénévoles, membres de la famille ou amis des usagers, employés bilingues de l'établissement) comporte trop de risques de mauvaise compréhension, d'interférence, d'oubli, d'ajout, de changement de sens, de rupture de la confidentialité. Ces risques ont à leur tour des conséquences sur la qualité de l'intervention.
Toutefois, l'enjeu majeur de l'accessibilité aux services demeure économique. Même si la Cour suprême reconnaît qu'une communication efficace fait partie intégrante des services médicaux, aucune loi ne stipule à qui incombe la responsabilité de payer pour les services d'interprétation. Pourtant, tant les études canadiennes qu'américaines indiquent que les barrières linguistiques entraînent des coûts supplémentaires pour le système de santé. On réfère par exemple à une utilisation moindre des programmes préventifs et primaires, à une plus grande probabilité d'admission dans un hôpital, à un recours plus fréquent à l'urgence pour des traitements non effectués à temps. Madame Bowen identifie quatre types de coûts : les coûts immédiats (recours plus fréquent aux examens médicaux); les coûts à plus long terme (détérioration de l'état de santé) les coûts encourus par le patient et sa famille (temps perdu, perte de salaire, décès prématuré) et enfin les coûts sur les autres services assurés par l'état (éducation et justice).
Les participants au symposium ont identifié quelques pistes d'action et de réflexion. Tout d'abord, l'importance de définir des critères de formation et d'accréditation pour les interprètes et de former les intervenants à travailler efficacement avec eux. Deuxièmement, étant donné l'absence de législation, il serait judicieux de se pencher sur l'établissement de normes nationales. Des efforts de lobbying qui porteraient à la fois sur la certification de l'interprète, sur l'obligation du recours aux interprètes formels et sur le financement des services d'interprétation pourraient être initiés. Troisièmement, la collaboration entre les associations devrait se traduire par des pressions afin de conscientiser les décideurs sur l'importance de l'interprétation et de la disponibilité des fonds de recherche sur la question. En effet, on constate une absence de données en la matière. La recherche pourrait porter sur les coûts, sur les différents groupes susceptibles de profiter des services, sur la complexité de la situation, sur l'impact de l'absence de services, etc.
Les objectifs que se sont donnés les participants à cette rencontre sont d'augmenter la visibilité de la fonction d'interprète, de conscientiser et de sensibiliser la population, les organismes et les institutions aux avantages d'un service d'interprétation professionnelle. Un maillon essentiel Canada a été privilégié comme organisme coordonnateur du financement et de la communication de cet effort national à court terme. Les efforts du rayonnement national seront examinés au cours d'une prochaine rencontre d'ici un an.
La diversité culturelle, ethnique et linguistique est importante au Canada. Par ailleurs, on estime à 2 % le nombre de personnes ne parlant aucune des langues officielles. Il peut s'agir de personnes sourdes, autochtones ou immigrantes. Cette barrière linguistique et culturelle a des conséquences majeures sur l'accessibilité et la qualité des services de santé. Elle conduit entre autres à l'isolement des individus, à des erreurs de diagnostic et à des traitements inappropriés. Elle se traduit aussi par une diminution de la compréhension et de l'observance du traitement de la part du patient, par une mauvaise utilisation des ressources et finalement par des coûts supplémentaires.
Une des solutions pour assurer un service équitable à tous consiste à engager un interprète afin de faciliter la communication entre le soignant et le soigné. Cependant, la qualité de l'interprète a elle aussi une incidence sur la qualité des soins. C'est pourquoi les institutions comme la Régie régionale de Montréal-Centre préconisent le recours à des interprètes formels, soit des professionnels de l'interprétation qui possèdent une formation adéquate. En effet, l'utilisation d'interprètes informels (bénévoles, membres de la famille ou amis des usagers, employés bilingues de l'établissement) comporte trop de risques de mauvaise compréhension, d'interférence, d'oubli, d'ajout, de changement de sens, de rupture de la confidentialité. Ces risques ont à leur tour des conséquences sur la qualité de l'intervention.
Toutefois, l'enjeu majeur de l'accessibilité aux services demeure économique. Même si la Cour suprême reconnaît qu'une communication efficace fait partie intégrante des services médicaux, aucune loi ne stipule à qui incombe la responsabilité de payer pour les services d'interprétation. Pourtant, tant les études canadiennes qu'américaines indiquent que les barrières linguistiques entraînent des coûts supplémentaires pour le système de santé. On réfère par exemple à une utilisation moindre des programmes préventifs et primaires, à une plus grande probabilité d'admission dans un hôpital, à un recours plus fréquent à l'urgence pour des traitements non effectués à temps. Madame Bowen identifie quatre types de coûts : les coûts immédiats (recours plus fréquent aux examens médicaux); les coûts à plus long terme (détérioration de l'état de santé) les coûts encourus par le patient et sa famille (temps perdu, perte de salaire, décès prématuré) et enfin les coûts sur les autres services assurés par l'état (éducation et justice).
Les participants au symposium ont identifié quelques pistes d'action et de réflexion. Tout d'abord, l'importance de définir des critères de formation et d'accréditation pour les interprètes et de former les intervenants à travailler efficacement avec eux. Deuxièmement, étant donné l'absence de législation, il serait judicieux de se pencher sur l'établissement de normes nationales. Des efforts de lobbying qui porteraient à la fois sur la certification de l'interprète, sur l'obligation du recours aux interprètes formels et sur le financement des services d'interprétation pourraient être initiés. Troisièmement, la collaboration entre les associations devrait se traduire par des pressions afin de conscientiser les décideurs sur l'importance de l'interprétation et de la disponibilité des fonds de recherche sur la question. En effet, on constate une absence de données en la matière. La recherche pourrait porter sur les coûts, sur les différents groupes susceptibles de profiter des services, sur la complexité de la situation, sur l'impact de l'absence de services, etc.
Les objectifs que se sont donnés les participants à cette rencontre sont d'augmenter la visibilité de la fonction d'interprète, de conscientiser et de sensibiliser la population, les organismes et les institutions aux avantages d'un service d'interprétation professionnelle. Un maillon essentiel Canada a été privilégié comme organisme coordonnateur du financement et de la communication de cet effort national à court terme. Les efforts du rayonnement national seront examinés au cours d'une prochaine rencontre d'ici un an.
Thème :
Accessibilité des servicesMinorités linguistiquesSanté et mieux-êtreSocioéconomique
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