Dans un contexte d'évaluation économique de l'éducation, de responsabilité fiscale, et de priorités budgétaires, cette étude vise d'abord à élaborer un cadre d'analyse empirique pour l'évaluation de la rentabilité de l'enseignement du français en Nouvelle-Ecosse, et ensuite a déterminer cette rentabilité aux fins de faciliter la formulation des politiques dans ce domaine. En effet, d'un cote, les restrictions budgétaires sévères auxquelles ont à faire face les gouvernements forcent un examen en profondeur des programmes du secteur public, dont l'éducation, afin de réorienter éventuellement les priorités dans un sens qui est plus rentable pour la Nation. Au Canada, les récentes études du Conseil économique du Canada, au Québec, le rapport du Conseil supérieur de l'éducation, et sur le plan international la toute récente étude de l'OCDE, visent tous les mêmes objectifs généraux. De l'autre cote, la question de la rentabilité de l'enseignement du français en Nouvelle-Ecosse reste obscure. Dans cette province à prédominance anglophone il y bien une infrastructure modeste du français en tant que langue seconde qui côtoie un système d'enseignement destine à la minorité de la population Acadienne de culture francophone. Cependant, dans les conditions présentes, les investissements publics en éducation se rapportant à l'enseignement du français restent marginaux, d'autant plus qu'ils sont perçus comme un cout social nécessaire pour des raisons politiques, et, sont d'ailleurs finances en grande partie par les instances fédérales. Ainsi, dans un contexte de restrictions budgétaires la situation de l'enseignement du français en Nouvelle-Ecosse demeure précaire. Toutefois, s'il y a suffisamment de données empiriques qui peuvent soutenir la thèse d'une rentabilité positive de l'enseignement du français en Nouvelle-Ecosse, l'orientation des politiques et des priorités budgétaires pourraient être affectées de façons à renforcer les investissements dans ce secteur. Cette étude cherche précisément à déterminer cette rentabilité. Pour ce faire il a fallu développer un cadre d'analyse empirique, base sur les théories économiques en matière d'éducation, qui puisse s'adapter au cadre de la Nouvelle-Ecosse et plus spécifiquement à l'enseignement du français. C'est ainsi que des deux approches: néo-classique et théorie de la segmentation, examinées dans le cadre théorique, c'est la théorie de la segmentation qui a été choisi comme la plus adéquate à suivre pour construire une méthodologie qui puisse s'appliquer dans ce cas.