Ce travail examine la structure perceptive des inégalités linguistiques entre Francophones et Anglophones au Québec à l'aide de données d'enquête tirées de l'étude sur les Mouvements Sociaux au Québec, menée en 1970-1971. Sont analysées successivement les perceptions des inégalités linguistiques dans les revenus, sur le marché du travail, dans le monde des affaires, en politique, et dans les professions. Dans l'ensemble, les Francophones sont plus conscients des inégalités que ne le sont les Anglophones, et les répondant(e)s plus instruit(e)s et plus à l'aise en sont plus conscient(e)s que ne le sont les répondant(e)s moins privilégié(e)s. Ces résultats sont évalués à la lumière d'un débat entre deux perspectives théoriques, et ensuite comparés à ceux de l'étude-repère de Roseborough et Breton, basée sur des données de 1965.

This paper investigates the structure of perceptions of French-English inequalities in Quebec using data from the Quebec Social Movements Study, carried out in 1970-1971. The effects of language group membership and social stratification variables on perceptions of communal inequalities in wealth, in employment, in business, in politics, and in the professions are examined. On the whole, Francophones are more aware of inequalities than Anglophones, and the more privileged members of each linguistic community are more aware of inequalities than their less privileged brethren. The results are discussed in the light of a debate between two theoretical perspectives, and briefly compared to those reported in the benchmark study of Roseborough and Breton based on data from 1965