Le temps de cayoge : la vie quotidienne des femmes métisses au Manitoba de 1850 à 1900
Year:
1996
Author :
Publishing Company:
, Université d'Ottawa
Abstract
Non-publié.
Si les nombreuses études sur l'histoire des Métis ont souligne que la disparition de la traite des peaux de bisons et les événements de 1870 a la Rivière-Rouge avaient bousculé l'organisation de la société, aucune ne pose la question de savoir de quelle manière les femmes ont été touchées par ces bouleversements, comment elles se sont adaptées à la nouvelle situation, et si elles ont trouve de nouvelles formes de légitimation de leurs rôles. En ce qui a trait au cadre de vie quotidien des femmes métisses de souche francophone, on s'aperçoit qu'il a énormément changé au cours des années 1850-1900. Dans les années 1850 jusqu'à la disparition du bison, la nature offrait une pléthore de produits nécessaires à la survie. Les Métis dépendaient de cette nature pour la fabrication de leurs moyens de transport, la construction de leurs maisons et pour la confection des vêtements. L'arrivée de nouveaux habitants dans les années 1870 et 1880 suscita l'importation de nouvelles technologies. Les maisons se modernisèrent peu à peu et l'ameublement se diversifia. Les femmes furent particulièrement touchées par ces changements puisqu'ils ne concernèrent pas seulement la structure des maisons, mais aussi l'ameublement. Elles durent apprendre à cuisiner sur un fourneau plutôt que dans une cheminée et la confection des vêtements fut facilitée par l'introduction de la machine à coudre dans certains foyers. Certaines coutumes disparaissent pour laisser place à des pratiques culturelles qui rapprochent les expériences quotidiennes des Métisses à celles des autres femmes, comme dans le domaine de la santé. Jusqu'à l'invasion de maladies contagieuses véhiculées par les nouveaux arrivants, les Métisses jouaient un rôle fondamental dans les communautés, car elles s'occupaient de la santé des familles en faisant appel à un savoir médical hérité de leurs ancêtres autochtones. À partir des années 1870, la confiance face aux remèdes naturels diminue constamment car les femmes ne connaissent pas de cures pour assurer d'éventuelles guérisons contre la diphtérie, la fièvre typhoïde ou la tuberculose. La gravité des maladies, l'influence du clergé et des Canadiens-français les poussent, elles et leurs enfants, à venir se faire soigner à l'hôpital. L'étude des registres des hôpitaux de Saint-Boniface et de Saint-Roch révèle que les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à venir se faire soigner dans les institutions des Sœurs Grises. Mais l'élément révélateur de notre étude de ces registres, est que des les années 1870, la tuberculose prime sur les autres maladies. Cette tendance, qui ne fera que s'accentuer avec les années, souligne déjà l'émergence d'un problème spécifique aux conditions de vie des nations autochtones et métisses du Canada. En ce qui a trait au statut économique des femmes, il s'est peu à peu détérioré au cours de la période étudiée. Dans les années 1850, les préoccupations féminines dépassaient les limites du foyer car elles étaient essentielles au dépeçage et au découpage de la viande de bison et à la préparation du pemmican. Leurs activités étaient centrales à la bonne marche de l'entreprise et leur expertise grandement appréciée, car sans elles, la traite des peaux de bisons n'aurait pas existée. Après la disparition de cet animal, les activités des Métisses se sont concentrées principalement autour de la maison. Comme le montre notre étude, le rôle économique des femmes n'en reste pas moins indispensable. (Abstract shortened by UMI.)
Si les nombreuses études sur l'histoire des Métis ont souligne que la disparition de la traite des peaux de bisons et les événements de 1870 a la Rivière-Rouge avaient bousculé l'organisation de la société, aucune ne pose la question de savoir de quelle manière les femmes ont été touchées par ces bouleversements, comment elles se sont adaptées à la nouvelle situation, et si elles ont trouve de nouvelles formes de légitimation de leurs rôles. En ce qui a trait au cadre de vie quotidien des femmes métisses de souche francophone, on s'aperçoit qu'il a énormément changé au cours des années 1850-1900. Dans les années 1850 jusqu'à la disparition du bison, la nature offrait une pléthore de produits nécessaires à la survie. Les Métis dépendaient de cette nature pour la fabrication de leurs moyens de transport, la construction de leurs maisons et pour la confection des vêtements. L'arrivée de nouveaux habitants dans les années 1870 et 1880 suscita l'importation de nouvelles technologies. Les maisons se modernisèrent peu à peu et l'ameublement se diversifia. Les femmes furent particulièrement touchées par ces changements puisqu'ils ne concernèrent pas seulement la structure des maisons, mais aussi l'ameublement. Elles durent apprendre à cuisiner sur un fourneau plutôt que dans une cheminée et la confection des vêtements fut facilitée par l'introduction de la machine à coudre dans certains foyers. Certaines coutumes disparaissent pour laisser place à des pratiques culturelles qui rapprochent les expériences quotidiennes des Métisses à celles des autres femmes, comme dans le domaine de la santé. Jusqu'à l'invasion de maladies contagieuses véhiculées par les nouveaux arrivants, les Métisses jouaient un rôle fondamental dans les communautés, car elles s'occupaient de la santé des familles en faisant appel à un savoir médical hérité de leurs ancêtres autochtones. À partir des années 1870, la confiance face aux remèdes naturels diminue constamment car les femmes ne connaissent pas de cures pour assurer d'éventuelles guérisons contre la diphtérie, la fièvre typhoïde ou la tuberculose. La gravité des maladies, l'influence du clergé et des Canadiens-français les poussent, elles et leurs enfants, à venir se faire soigner à l'hôpital. L'étude des registres des hôpitaux de Saint-Boniface et de Saint-Roch révèle que les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à venir se faire soigner dans les institutions des Sœurs Grises. Mais l'élément révélateur de notre étude de ces registres, est que des les années 1870, la tuberculose prime sur les autres maladies. Cette tendance, qui ne fera que s'accentuer avec les années, souligne déjà l'émergence d'un problème spécifique aux conditions de vie des nations autochtones et métisses du Canada. En ce qui a trait au statut économique des femmes, il s'est peu à peu détérioré au cours de la période étudiée. Dans les années 1850, les préoccupations féminines dépassaient les limites du foyer car elles étaient essentielles au dépeçage et au découpage de la viande de bison et à la préparation du pemmican. Leurs activités étaient centrales à la bonne marche de l'entreprise et leur expertise grandement appréciée, car sans elles, la traite des peaux de bisons n'aurait pas existée. Après la disparition de cet animal, les activités des Métisses se sont concentrées principalement autour de la maison. Comme le montre notre étude, le rôle économique des femmes n'en reste pas moins indispensable. (Abstract shortened by UMI.)
Theme :
Aboriginal peopleWomenManitoba
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