Étude exploratoire d’expériences de glottophobie en Provence réalisée auprès d’étudiants et d’étudiantes de l’université d’Aix-Marseille
Année :
2022
Volume et numéro :
, 36
Revue :
, La Bretagne Linguistique
Pages :
, 99-130
DOI :
https://doi.org/10.4000/lbl.4589
Résumé
L’objectif de cette étude est d’explorer les parcours sociolinguistiques d’étudiant.e.s en lien avec la question des discriminations à prétexte linguistiques (ou glottophobie) en Bretagne, région où la question de la minoration linguistique se pose de façon visible depuis longtemps. Un peu plus de 100 participant.e.s inscrit.e.s à l’université Rennes 2 ont participé à une enquête quantitative semi-directive en ligne. Les réponses révèlent une pluralité linguistique importante, surtout d’origine familiale et à laquelle les répondant.e.s se déclarent attaché.e.s. On trouve notamment une place significative tenue par une langue régionale, le breton, aux côtés de langues venues d’ailleurs (environ la moitié des témoins ont grandi avec plusieurs langues et déclarent en pratiquer plusieurs aujourd’hui). La norme du français normatif (perçu comme surtout scolaire, parisien, socialement marqué) occupe une place importante à la fois comme référence et comme pratique déclarée. Une stigmatisation de leurs formes de français est déclarée par près de 50 % des témoins, ce qui crée une certaine insécurité linguistique. La notion de discrimination glottophobe apparait très bien identifiée. Au cours des trois dernières années, plus de 50 % en ont été témoins et environ 10 % victimes (l’usage de langues « de l’immigration » étant le principal prétexte évoqué). Environ 20 % en ont parlé à des proches et aucun à une instance de médiation ou de recours. Mettre en œuvre une intervention glottopolitique nécessite d’établir un diagnostic d’une situation sociolinguistique à un moment T en y incluant les orientations glottopolitiques des acteurs sociaux et actrices sociales (les « agents », dans la terminologie Guespin-Marcellesi). Cette étude confirme qu’un dispositif d’information et de vigilance est nécessaire afin d’assurer le respect des droits linguistiques fondamentaux et une équité de traitement des personnes quelles que soient la ou les langue(s) et variété(s) de français employées.
Thème :
DiscriminationDiversité LinguistiqueÉtudiantfrancophonie
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